Pour les fois où tu ne me vois pas










"Todos los días cuando salimos de la escuela corremos hasta la avenida, cruzamos, vamos al campo de diversiones y entramos por un roto en la malla que hicieron los vagabundos. Es un solar inmenso, lleno de basura metálica, donde tiran todo lo que no se necesita. Un basurero de chatarra entre los patios de los los buses amarillos y un templo cristiano.

"Ma maison se situait à cinq rues du terrain vague. Je suis tranquillement rentré le long de l’avenue. À mi-chemin, tandis que je passais devant la verrerie, deux hommes déchargeaient des immenses miroirs d’un camion. Je me suis arrêté afin de les laisser passer, mais quand le miroir est passé devant moi, je n’y vis rien, aucun reflet comme si j’étais un de ces vampires sans âme.
J’ai continué mon chemin en marchant comme un vampire, je m’approchais du moment où je pourrai tester l’utilité de mon invisibilité. C’est génial d’être invisible !
J’arrivais au stand de fruits d’une dame qui n’aime pas les gens, qui est incapable d’offrir un fruit, même quand il est pourri. J’ai volé trois mangues, les fourrai dans mon sac où elles sont instantanément devenues invisibles. Et pour manger durant le reste du chemin, j’ai aussi pris une grosse part de pastèque, ni vu ni connu.

Quand j’arrive à la maison, mon frère est en train de jouer au foot dans la rue, mon papa regarde la télé, ma maman fait le ménage et ma sœur lave le linge au lavoir à l’arrière de la maison. Le petit pleure et Truc aboie. Truc est un chien certes banal mais très intelligent, de couleur jaune avec un masque noir. Il aboie, aboie et n ‘arrête pas de m ‘aboyer, car c’est le seul à savoir que je suis entré. Quel chien perspicace ! Mon père demande à ce qu’on le fasse taire, maman crie à ma sœur de courir voir le bébé et la télé raisonne. L’effet a dû durer quelques heures. Pour finir, lorsque maman appela pour manger, j’ai couru m’asseoir devant mon assiette. Ils furent tous surpris parce qu’ils ne m’avaient pas vu rentrer."



"Les enfants sortent toujours en criant à l’heure de la récré et les WC se remplissent. Je cours à ceux des filles où j’avais toujours eu envie d’aller. Il y a trois groupes, elles parlent sans arrêt, rient, versent de l’eau dans leurs mains et boivent, s’arrangent leurs cheveux, deux d’entre-elles fument. Les WC sont fermés, je m’incline, je vois leurs tennis recouverts de leurs culottes en coton et, juste à ce moment, où c’est le plus drôle, l’effet s’en va et elles crient toutes en même temps comme si en vrai, elles avaient vu le fantôme de l’école. Je m’échappe en courant et elles derrière hurlent « attrapez-le ! attrapez-le ! », comme si j’étais un voleur. "